jeudi 13 juin 2013

ArtZoomeur

1 Selon vous, qu’est-ce que l’art en général ? (Ce doit être une définition tout à fait personnelle. Pas la peine de regarder dans le dictionnaire).

Je pourrais donner de nombreuses définitions à quelque chose d’aussi abstrait que l’Art. Mais parmi la multitude presqu’infinie des natures qu’il peut prendre selon le point de vue qu’on décide de lui porter, j’aimerais avant tout insister sur le vecteur humaniste qu’il représente : par la flagrante démonstration qu’il nous fait de notre unité humaine, par-delà toutes les apparentes dissensions culturelles, il fait de nous des frères, et rend confiance en l’Avenir.

2 A vos yeux, qu’est-ce que votre art pour vous-même ? (Un moyen d’expression ? Un moyen de survie ? Un moyen d’exister ? Détaillez S.V.P.)

L’Art me rappelle sans cesse que toute chose est sujette à interprétation, et que les perspectives sont la clef de la nature illusoire des choses.
Partant de là, l’Art réinvente chaque jour tout ce qui m’entoure, ainsi que tout ce qui me compose. Par cet acte de création dynamique, et pour ainsi dire autonome, l’Art devient la magie qui rend sa substance à la Réalité.

3 La création répond t-elle à un besoin précis chez vous ? Si oui, lequel ?

J’ai fait quatre séjours dans des cliniques psychiatriques pour alcoolisme et maniaco-dépression…
L’Art fut la perche à laquelle je me raccrochai, et devint littéralement le garde-fou par lequel je délimitai l’abîme, par un lent et précautionneux travail d’intropspection.

4 Si, à partir de demain, vous n’étiez plus capable de pratiquer votre art pour le reste de vos jours… Comment réagiriez-vous ? Serait-ce la fin du monde, pour vous ? Que feriez-vous pour remplacer ce manque ?

L’Art est une dynamique. Son vecteur est l’âme, et cela bien avant la considération de quelque modalité d’expression. J’ai du mal à imaginer quelle horrible Fatalité pourrait contraindre un Homme déterminé à la stérilité artistique.

Cela dit, d’un point de vue autrement plus pragmatique, je comprends la catastrophe personnelle que peut représenter la privation des aptitudes ou des organes qui permettent la création dans le mode au sein duquel on a si longtemps travaillé en vue d’arriver à exprimer ce que l’on avait en soi, en gestation.
J’ai personnellement été amené à m’interroger sur ce thème après les opérations que j’ai subies au niveau des pouces, et qui m’ont un temps fait craindre le pire.

Mais au final, et toutes ces réflexions considérées, je crois que je ne peux mieux exprimer ma conclusion, mon choix, ma déontologie, qu’au travers de cette phrase, que l’on retrouve sur mes sites et qui me tient de leitmotiv : "Ne jamais finir amer ou brisé. ".

5 Quels sont les artistes qui vous ont influencé dans votre façon de créer ? Ou quel est l’art qui vous a influencé dans votre façon d’appréhender votre propre travail artistique ?

Les expressionnistes allemands et l’abstraction lyrique en général.

6 Pensez-vous qu’il y a quelque chose de "mystique", de "surnaturel", de "métaphysique" (quelque chose qu’on pourrait qualifier d’intangible et/ou d’indicible, mais de supérieur à l’Homme) dans votre processus de création ?

Lorsque j'observe mes créations, je suis bien obligé de m'avouer qu'elles conservent toutes substantiellement une certaine harmonie.
Même si je tente de consciemment les déformer, dans le chaos, la violence ou l'absurdité... de les rendre hideuses et vides... elles conservent leur âme. Et c'est pour moi un sujet de grande interrogation.